lundi 2 juin 2014

Nouvel article sélectionné par le Plus du Nouvel Obs : Violences sexuelles dans les transports en commun : 7 mesures pour la sécurité des usagers par lMuriel Salmona







LE PLUS. Le 25 avril 2014, une jeune femme était agressée dans le métro de Lille sous les yeux de passagers qui n'ont pas réagi. Cette scène est loin d'être unique. Elle illustre bien la méconnaissance et la peur des usagers face à telles situations. L'association "Stop au déni" propose sept mesures pour changer les choses. Muriel Salmona, psychiatre, nous expose ces propositions.



Muriel Salmonapsychiatre, présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie ,

Édité par  Louise Auvitu   Auteur parrainé par Elsa Vigoureux
publié le 02 -06-2014




L’agression récente de la jeune femme dans le métro de Lille que personne n’a secourue montre à quel point les victimes de violences sexuelles dans les transports en commun ne bénéficient que très rarement de solidarité, de protection et que rien n’est fait pour inciter les témoins à leur porter secours, ni pour leur faciliter le signalement des violences et un dépôt de plainte.

Les victimes se sentent souvent abandonnées

Le questionnaire anonyme que notre association a lancé dans le cadre de la campagne Stop au déni sur l’évaluation de l’impact des violences sexuelles et de la prise en charge des victimes auquel plus de 1.000 personnes ont répondu confirme ce fait très préoccupant : la presque totalité des victimes rapportent qu’elles n’ont bénéficié d’aucune protection, et ce d’autant plus qu’elles étaient en état de vulnérabilité ou de handicap.

Elles se sont senties abandonnées, souvent même maltraitées, on leur a demandé de se taire, de serrer les dents et de supporter l’insupportable. Leurs droits fondamentaux à une protection, à une justice, à des soins et à une réparation n’ont pas été respectés.

Il montre qu’au moins 17 % des agressions sexuelles et des viols subis par des femmes majeures et 11 % pour les mineurs ont lieu dans l’espace public (dont près de 20 % se produisent dans les transports en commun). L’espace public est le lieu où les femmes subissent un véritable harcèlement verbal et comportemental au jour le jour comme l’a dénoncé Sofie Peeters dans son reportage en caméra cachée Femmes dans la rue.

Des violences sexuelles fréquentes et graves

L’étude CSVF sur le département 93 (étude faite en 2008 et portant sur l’année qui précède) montre que 64 % des jeunes filles de 18 à 21 ans ont subi dans l’espace public des injures sexuelles, des avances ou propositions sexuelles déplaisantes, des agressions sexuelles, et ont été suivies avec insistance.

Ces violences sexuelles dans les transports en commun sont donc fréquentes et graves :

- elles touchent en très grande majorité des femmes, particulièrement les plus jeunes et les plus vulnérables (comme les handicapées qui subissent quatre fois plus de violences).

- elles sont commises dans leur écrasante majorité par des hommes qui peuvent agir en toute impunité. Ces violences n’ont rien avoir avec un désir ou une "pulsion" sexuelle, il s’agit pour l’agresseur de réduire la victime à un objet, de l’humilier, de la soumettre, de la détruire et de lui dénier sa dignité.

- elles ont un impact traumatique lourd sur les victimes et ont un retentissement social et professionnel puisqu’elles se produisent le plus souvent aux heures d’affluence lors des trajets scolaires et universitaires, professionnels ou pour des obligations familiales. Elles transforment l’espace public en un lieu d’insécurité pour les femmes et participent à renforcer les inégalités entre les femmes et les hommes, et les discriminations sexistes.

Les victimes ne connaissent pas leurs droits

Faute de la mise place d’une vraie politique de prévention, d’information et de lutte contre ces violences dans les transports en commun :

- les victimes ont du mal à identifier les violences subies, elles ne connaissent pas leurs droits,

- les témoins, parasités par des fausses représentations et des stéréotypes sexistes véhiculés par la société, souvent n’interviennent pas et ne sont pas solidaires des victimes, voire les considèrent comme coupable comme nous l’avons vu également avec les réactions au témoignage de Jack Parker sur l’agression sexuelle qu’elle avait subie dans le métro parisien dans son blog.

- ils n’ont pas les outils d’analyse pour reconnaître la gravité des faits, le danger encouru par les victimes, ni les compétences acquises pour secourir la victime quoiqu’il arrive sans se mettre eux-mêmes en danger.
      
Il est essentiel que les différents opérateurs des transports en commun qu’ils soient publics ou privés :

- respectent leurs obligations d’assurer la sécurité de leurs usagers en matière de violences sexuelles

- établissent un plan de prévention et de lutte contre les violences sexuelles, et un programme de protection des victimes.

Sortir du déni et de la loi du silence

Il s’agit, en urgence, de sortir du déni et de la loi du silence face à ces violences, de tout mettre en œuvre pour protéger efficacement les victimes, leur proposer une prise en charge de qualité, de faire appliquer la loi et de ne pas laisser les agresseurs impunis, d’où la nécessité de faire des campagnes pour susciter des réactions civiques et solidaires face aux victimes de violences, et donner des informations sur ce qu'il faut faire quand on est témoin.

Dans le cadre d’une lettre ouverte et d’une pétition : STOP aux violences sexuelles dans les transports en commun avec d’autres associations nous proposons la mise en place de 7 mesures :


Pour lire la suite cliquez ICI

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1209830-violences-sexuelles-dans-les-transports-en-commun-7-mesures-pour-la-securite-des-usagers.html

Pour signer et partager la pétition cliquer ICI

http://www.mesopinions.com/petition/droits-homme/stop-aux-violences-sexuelles-transports-commun/12152 

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